Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du mercredi 10 mars 2021 à 21h00
Article 1er de la constitution et préservation de l'environnement — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Ce que dit notre collègue Quatennens est très intéressant : l'environnement et la souveraineté sont deux enjeux tout à fait compatibles, et certaines mesures peuvent à la fois contribuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre et à renforcer notre souveraineté. Cela pourrait faire l'objet d'un débat sur l'ouverture, notamment commerciale, et le néo-protectionnisme. Je considère, pour ma part, que le mot « protectionnisme » n'est pas en soi un mauvais terme. On le confond souvent avec l'autarcie, mais vouloir de la protection pour nos éleveurs et pour nos agriculteurs, ce n'est pas être diabolique.

En revanche, il faut faire attention quand on passe des principes aux objectifs. Je sais bien qu'il y a des valeurs sacrées, j'ai bien compris que la Convention citoyenne était pour certains l'équivalent du Sacré Collège du Vatican et que les objectifs de l'Union européenne étaient indiscutables, qu'on devait les appliquer… J'ai parfois l'impression que l'on a copié la méthode brejnévienne consistant à fixer des objectifs quinquennaux extrêmement ambitieux, sans se demander si l'intendance suivra.

Tout le monde se gargarise de neutralité carbone, mais je voudrais tout de même rappeler que cela signifie diviser par sept ou par huit nos émissions de CO2, et qu'il faudra alors expliquer à nos concitoyens que, très concrètement, une fois chauffé au gaz leur appartement de quatre-vingts mètres carrés, leur budget carbone sera consommé pour l'année, et qu'ils auront donc le droit soit de se chauffer soit de faire un aller-retour Paris-New York une fois par an. Voilà ce que signifie la neutralité carbone au vu des objectifs affichés. Je ne dis pas que c'est impossible mais, compte tenu de ce que sont nos modes de vie, il paraît extrêmement compliqué d'y parvenir rapidement – d'où la pente fixée par l'Union européenne. Au lieu de se fixer des objectifs très ambitieux, on devrait se fixer des moyens très ambitieux car ce serait la meilleure manière d'avoir une obligation de résultat… pardon, une « quasi-obligation » de résultat.

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