Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du mercredi 10 mars 2021 à 21h00
Article 1er de la constitution et préservation de l'environnement — Après l'article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Ils abordent tous deux la préservation, ou la garantie de la préservation, de la santé. Les utopies du printemps et de l'été de l'année 2020 ont mal passé l'hiver, mais quelques idées pourraient continuer leur chemin et infuser dans notre société. Je pense en particulier à l'approche « une seule santé » – ou « une même santé », selon la traduction que l'on choisit du programme One Health.

Cette idée a inspiré ces amendements qui visent à rappeler le lien indéfectible, dont la fragilité a été révélée par la crise épidémique, qui existe entre la santé de notre écosystème et la santé des hommes. Il serait heureux d'inscrire dans la Constitution que la garantie de la préservation de l'un et de l'autre relève d'un seul et même combat. Il existe un lien indéfectible entre la dignité et la santé humaines et la santé de notre planète.

La maison commune et la dignité de la personne humaine sont des boussoles anthropologiques qui peuvent inspirer de façon moderne le discours des fondateurs de notre Constitution. Je propose qu'on les y inscrive en tant que tels.

Cette idée vient de la science et a été travaillée par tous ceux qui ont contribué à la lutte contre les zoonoses et les grandes maladies. Elle a suscité des coopérations inédites, comme celle entre la FAO – Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture – , l'OMS – Organisation mondiale de la santé – et l'OIE – Organisation mondiale de la santé animale – , lesquelles disent peut-être le monde du futur et invitent à une reconception de la santé prenant en compte les écosystèmes et les interactions entre les hommes – nos interdépendances internationales – , mais aussi les liens avec la nature.

Il me semble que l'inscription de cette idée dans la Constitution enrichirait un récit de la nature qui ne soit pas panthéiste, mais profondément humaniste. C'est dans ce récit humaniste que j'espère inscrire ces amendements relatifs à l'idée d'« une seule santé », et je suis sûr qu'ils ne seront pas seulement indicatifs ou culturels, contrairement à ce que vous avez indiqué monsieur le ministre, mais inspirants pour les législateurs du futur.

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