Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier

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Le Gouvernement et le Président de la République ont sous-estimé notre capacité de résistance parlementaire à leurs caprices. Plus que tout, ils ont sous-estimé le rejet profond, dans notre peuple, du projet qu'ils défendaient. S'ils l'ont fait, c'est parce qu'ils n'ont pas compris quel ancrage a, dans le peuple, la notion d'égalité et le désir...

C'est une loi BlackRock : la finance fait déjà librement son marché en France, et vous êtes ses commis. En atteste aujourd'hui le passage sous pavillon USA du leader mondial français de la vision de nuit – après Alstom, le chantier naval de Saint-Nazaire, Latécoère, et combien d'autres !

Et ce soir, en refusant de rejeter ce texte, vous allez offrir à la finance le marché de 312 milliards d'euros que constitue la retraite des Français.

Pour l'instaurer, vous avez mobilisé les pires ressorts de la monarchie constitutionnelle. « La dictature, a dit Emmanuel Macron, c'est quand un clan ou une personne décide des lois ».

Aujourd'hui, on a le sentiment que vous testez vos talents dans ce domaine. Car, décidément, vous êtes prêts à tout, sans vergogne ! D'abord, vous avez fait le choix de la procédure accélérée, puis vous avez brandi une étude d'impact de 1 000 pages, dont nous avions à être régalés en quatre jours ; …

… 1 000 pages pipeautées, 29 ordonnances inconnues dans le texte. Comment oublier, au bout de deux jours, la réduction de moitié du temps de parole de l'opposition en commission spéciale ? Et le rejet préalable, dix jours avant l'ouverture des débats en séance, de tous les amendements propositionnels des Insoumis, fondés sur le contre-projet d...

Enfin, comment oublier une tentative pour annuler plus de 1 000 amendements du groupe de la Gauche démocrate et républicaine ? L'obstruction parlementaire – c'est vous, les marcheurs, …

… vos odieuses méthodes, vos provocations, vos grossièretés, votre acharnement contre nous, vos ragots – quand vous avez décidé de faire croire que nous avions déposé plus de 700 000 sous-amendements, et que vos répondeurs automatiques dans les médias l'ont répété, sans prendre trente secondes pour vérifier !

Et à présent l'article 49, alinéa 3 ! Et quel 49. 3 ! Décidé sournoisement, au débotté, entre deux coronavirus examinés en conseil des ministres ! Comment osez-vous parler de la défense de la dignité du Parlement ?

Vous ne vous êtes pas contentés de nous faire perdre du temps en incidents et provocations. Vous ne vous êtes pas contentés de n'avoir rien à dire, interminablement.

Et aujourd'hui, vous, les grands rénovateurs qui libérez les énergies, allez laisser passer, sans débat, un texte que vous n'avez jamais lu,

puisque le Gouvernement l'a augmenté, lui tout seul, de 200 amendements et de sept ordonnances tout d'un coup transformés en articles de loi ! Et vous êtes là, à lui cirer les chaussures !

 « Merci notre bon maître ! Vous avez pris quelques amendements ! Merci notre seigneur ! Vous nous avez écoutés ! » Vous voici vous gargarisant du fait que les oppositions ont été entendues ; nous sommes une espèce à part : nous sommes dans l'opposition, mais aucun de nos amendements n'a été conservé. Vous serez dès demain matin la risée du mon...

Parfaitement ! Les grands rénovateurs ! Où, ailleurs qu'en France et sous votre gouvernement, une loi au contenu inconnu, aux dispositions inconnues, est récrite par l'exécutif tout seul, avant d'être adoptée sans vote ? Dans quel autre pays une chose pareille est-elle possible ?

Enfin, pour terminer le tableau de ces violences, mentionnons cet instant lui-même. Là encore, vous avez décidé de réduire d'un tiers le temps de parole des groupes La France insoumise et de la Gauche démocrate et républicaine.

Cette ultime mesquinerie est la signature de cette équipe : le 49. 3, chez eux, ce n'est pas un article de la Constitution, c'est une profession de foi. Que dis-je ! Un code génétique. Aujourd'hui, la monarchie présidentielle assume une métamorphose. Un régime autoritaire se consacre sous nos yeux ; et déjà nous voyons des pulsions extrémistes...

mais qui viendrait à la rescousse de la pensée du chef. C'est le moment de vous dire que, quoi que vous fassiez, vous ne viendrez jamais à bout ce que nous représentons dans l'histoire de notre pays.

Nous prolongeons dans le présent le destin proposé par le mythe de Prométhée et celui de l'humanisme de la Renaissance.

Que la machine et l'intelligence passent entièrement au service du soulagement de la peine humaine. Que la contrainte du temps travaillé diminue et se relâche, au point que l'esprit et le corps puissent trouver leur épanouissement. Qu'ils viennent libérer les humains de la nécessité de produire toujours davantage sans aucun autre horizon que l'...

Cette liberté, c'est celle que permettrait un autre partage de la richesse produite : une réduction de l'accumulation du travail gratuit par le capital.