Projet de loi de finances pour 2023 — Texte n° 598

Amendement N° 32 (Sort indéfini)

Publié le 7 décembre 2022 par : M. Guy Bricout, M. Taupiac, M. Castellani, M. Morel-À-L'Huissier, M. Naegelen.

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Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :

(en euros)
Programmes+-
Enseignement scolaire public du premier degré00
Enseignement scolaire public du second degré00
Vie de l'élève15 000 0000
Enseignement privé du premier et du second degrés015 000 000
Soutien de la politique de l'éducation nationale00
Enseignement technique agricole00
TOTAUX15 000 00015 000 000
SOLDE0

Exposé sommaire :

Cet amendement vise à rendre obligatoire des sorties scolaires régulières de découverte de la
nature de l’école au lycée. Cela pourrait prendre la forme d’une demi-journée scolaire en
extérieur sous forme de sortie éducative hebdomadaire ou bimensuelle, afin de sensibiliser les
jeunes générations à la préservation de la biodiversité et la découverte de la nature.
Conserver ou recréer du lien entre les jeunes et les espaces naturels proches est un des enjeux
majeurs pour réussir la transition écologique dans les prochaines années. Et si l’on veut permettre
aux plus jeunes de mieux comprendre comment protéger l’environnement, il est essentiel d’intégrer la
reconnexion au vivant comme élément clé dans les programmes scolaires. De la maternelle au lycée,
il est primordial de créer et d'adapter des activités, des ateliers et des leçons en lien avec la
préservation de la biodiversité.
Bien que les objectifs pour l’horizon 2030 soient à saluer, l’Éducation au Développement Durable
(EDD) doit aller plus loin. C’est aussi le moment de proposer d’autres formats d’apprentissage, loin
des leçons traditionnelles que nous avons tous et toutes connues, bien souvent ennuyantes et peu
enclines à engager les élèves. Face aux risques de décrochage, des solutions innovantes sont déjà
mises en place ailleurs en Europe. Les concepts de l’uderskole en Scandinavie ou celui de la
pédagogie Steiner-Waldorf en Allemagne sont de plus en plus reconnus comme des alternatives
viables au système éducatif conventionnel. Notre système français ignore trop les lieux à investir, les
acteurs locaux à rencontrer et surtout les activités manuelles à développer en lien avec les
apprentissages.
Nous proposons que chaque établissement scolaire de l’école primaire au lycée développe un
projet de sensibilisation à la biodiversité. Ce projet devrait amener à renouer un lien fort entre les
jeunes et l’environnement en développant des activités en lien avec des structures locales de
préservation de la biodiversité. Une telle mesure devrait permettre de sensibiliser les élèves à ces
enjeux, à l’échelle locale, en les impliquant directement en tant qu’acteurs pour agir pour la
biodiversité. De nombreux spécialistes s’entendent pour montrer les bienfaits du contact avec
l’environnement sur le développement des enfants. Selon les travaux du biologiste suédois Patrik
Grahn, les enfants qui étudient dans ce cadre sont «moins souvent malades, plus sociables et ont
une meilleure concentration”.
Les classes vertes sont actuellement définies par les circulaires n° 99-136 du 21 septembre 1999 et
n° 2005-001 du 5 janvier 2005. A l’heure actuelle, les classes de découvertes et les classes
d’environnement comprennent au moins une nuitée et appartiennent à la catégorie des sorties
scolaires : elles sont donc facultatives. Nous proposons donc de rendre obligatoire au moins une
demi-journée en extérieur sous forme de sortie éducative hebdomadaire ou bimensuelle. Ce travail
aurait vocation à se faire en partenariat avec les collectivités territoriales (pour les primaires), les
départements (pour les collèges), les régions (pour les lycées) et les associations locales de la
jeunesse et de préservation de l’environnement ainsi que le Ministère de l’Éducation Nationale et le
Ministère de la Transition Écologique.
L’Office Français de la Biodiversité pourra mettre un livret à destination des enseignant.e.s de ces
niveaux avec des idées de sorties simples, avec des ressources pédagogiques déjà existantes sur les
enjeux de biodiversité (chiffres, leçons, vidéos, etc) et des liens vers les associations et structures
locales engagées sur ces questions.
Dans cette même démarche, il serait pertinent de créer un livret national ou “boîte à outils de la
biodiversité” destinés aux enseignant.e.s et professeur.e.s avec des idées de ressources, de sujets et
surtout d’ateliers très concrets (par exemple la Fresque de la Biodiversité) à réaliser en classe.
L’objectif est d’engager les jeunes dans des ateliers collaboratifs pour parler de biodiversité et
réfléchir à des solutions.
Pour respecter les règles de la LOLF, le présent amendement transfère donc, en AE et en CP, 15
millions d’euros de l'action 9 “Fonctionnement des établissements " du programme 139
"Enseignement privé du premier et du second degrés", vers l'action 1 "Vie scolaire et éducation à la
responsabilité” du programme 230 "Vie de l’élève”. Nous appelons le Gouvernement à lever le gage.
Cet amendement est issu d’une proposition de Déclic.

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