Intervention de Alexis Corbière

Réunion du mercredi 16 novembre 2022 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

La mesure que nous proposons n'est en rien individuelle, mais collective et profondément patriotique : c'est le pays, l'État, la puissance publique qui considèrent que la jeunesse doit pouvoir faire des études et que le salariat doit être éduqué. Ce qui est coûteux, c'est lorsqu'un tiers des jeunes, voire plus, quitte sa formation sans qualification. Que vous le vouliez ou non, l'échec – notamment pour la jeunesse qui suit un enseignement professionnel – s'explique d'évidence par des raisons sociales. Ceux qui défendent le patronat et le capitalisme devraient comprendre que ceux-ci ont besoin d'un salariat qualifié. Il n'est pas question d'un hédonisme individualiste.

Nous conditionnons l'aide à la possibilité de mener le plus loin possible des études. Un grand pays, un pays qui innove, c'est un pays dont la classe ouvrière est qualifiée et imaginative. Le diplôme, sauf à ne rien savoir de la sociologie, est corrélé aux conditions d'étude. Tout le démontre implacablement. Aujourd'hui, les gens issus des milieux populaires sont moins nombreux dans les grandes écoles qu'ils ne l'étaient dans les années soixante-dix ! Le discours de Bourdieu est encore plus vrai et l'ascenseur social n'a jamais aussi mal fonctionné. C'est terrible. Soit l'on considère que les gens issus de milieux aisés sont plus intelligents, soit l'on considère que les gens issus des milieux moins favorisés doivent être aidés.

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