Intervention de Bruno Fuchs

Réunion du mardi 12 juillet 2022 à 19h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

Je vous exprime les félicitations les plus sincères de mon groupe pour votre nomination au Quai d'Orsay, en espérant que les succès que vous obtiendrez seront proportionnels à l'immensité et à la complexité de la tâche qui vous incombe. Nous nous tenons à vos côtés pour apporter notre contribution active à la réussite de vos missions.

Vous prenez vos fonctions dans un contexte singulier marqué par de multiples crises, au premier rang desquelles se trouve le conflit en Ukraine. Je renouvelle à cet égard le soutien de mon groupe au peuple ukrainien qui résiste avec force et courage à l'agression dont il est la cible. Ces six derniers mois, la France a tenu son rang lors de la présidence du Conseil de l'Union européenne en étant à l'origine et au cœur de plusieurs initiatives diplomatiques pour tenter de désamorcer ce conflit. Nous nous en félicitons et savons que la France poursuivra et intensifiera ses efforts. Peut-on parler d'une approche française dans le cadre de la résolution du conflit en Ukraine ? Le cas échéant, quelles sont les positions originales que la diplomatie française entend défendre ?

Plus que jamais, nos concitoyens subissent dans leur quotidien les conséquences de cette crise internationale. L'inflation et le pouvoir d'achat sont au cœur de leurs inquiétudes. Si par essence, la mission du ministère des affaires étrangères est davantage tournée vers le monde, vous avez souligné que la limite entre l'intérieur et l'extérieur est parfois ténue. Envisagez-vous un prolongement national à votre action permettant à nos concitoyens de mieux mesurer les conséquences sur leur vie quotidienne des contraintes internationales ?

Enfin, malgré de nombreuses initiatives, telles que le discours de Ouagadougou, la restitution d'œuvres vers le Bénin et le Sénégal, la fin du franc CFA, l'évolution de notre doctrine concernant la colonisation et la guerre en Algérie, ou encore le rapport Duclert sur le Rwanda, les relations entre la France et ses partenaires se sont détériorées. Notre influence sur le continent marque un recul dans de nombreux domaines. Cette tendance est renforcée par des positions politiques parfois mal comprises en Afrique. À cet égard, je prendrai pour exemple la non-condamnation du troisième mandat d'Alpha Condé et de la farouche répression sanglante qui l'a accompagnée. Votre passage au Quai d'Orsay marquera-t-il une rupture concernant les rapports entre la France et l'Afrique ? Si oui, de quelle nature ? Quelle sera votre feuille de route pour restaurer nos relations avec l'Afrique ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion