Intervention de Bruno Fuchs

Réunion du mercredi 7 décembre 2022 à 18h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

Depuis le 16 septembre et la mort en détention de Mahsa Amini, des manifestations secouent l'Iran et le régime s'entête dans une répression arbitraire et sanguinaire. Depuis le début du mois de novembre, l'armée russe bombarde l'Ukraine avec des centaines de drones de fabrication iranienne, nous rappelant que l'Iran penche du côté de la Russie, qu'il est donc frontalement opposé à la paix et aux engagements défendus par la France.

En parallèle, la France poursuit ses efforts pour que les négociations reprennent autour de l'accord de Vienne de 2015, qui prévoyait la fin de l'enrichissement de l'uranium iranien en échange de la levée des sanctions économiques occidentales. Dans ce dossier, la France a toujours su adopter une position équilibrée, maintenant à chaque occasion les conditions du dialogue et de la négociation. La répression féroce des autorités iraniennes et la participation du régime des mollahs à la guerre en Ukraine, en appui de la Russie, sont-ils de nature à changer la position de la France vis-à-vis de l'Iran et les objectifs de la négociation sur le nucléaire militaire iranien ?

Par ailleurs, au sein de l'Organisation internationale de la francophonie, la France a toujours laissé ses partenaires en première ligne. Or, au sommet de Djerba, le président de la République a annoncé que le prochain sommet, en 2024, se tiendrait en France. Est-ce le retour de la France dans la francophonie ? Si tel est le cas, il y a urgence à changer de méthode et à adopter une stratégie beaucoup plus offensive. D'abord, il faut que la France défende farouchement sa langue, qui a été abandonnée depuis des dizaines d'années, notamment dans les institutions européennes. À la COP27, au pavillon France, des représentants de la France ont fait leur conférence en anglais : c'est ahurissant ! Comment des Béninois, des Camerounais ou des Cambodgiens peuvent-ils penser qu'il faut développer l'usage du français si la France elle-même abandonne l'usage de sa propre langue ?

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