Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mercredi 18 janvier 2023 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Madame la secrétaire d'État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, je vous souhaite chaleureusement la bienvenue devant notre commission.

Pour celles et ceux d'entre nous qui ne vous connaîtraient pas, je rappellerai à grands traits que vous êtes née à Sparte, en Grèce, que vous êtes diplômée de l'université de Rome La Sapienza et titulaire d'un doctorat en médecine. Spécialiste reconnue de l'endométriose, vous avez cofondé l'association Info-endométriose. Élue députée européenne en 2019, vous avez été vice-présidente de la commission du développement du Parlement européen et rapporteure sur l'élaboration de la nouvelle stratégie Union européenne - Afrique. J'aimerais d'ailleurs que vous nous donniez votre point de vue quant à la prise en compte de la déontologie et à la lutte contre la corruption dans cette assemblée où j'ai siégé de longues années et présidé la commission du contrôle budgétaire, contribuant à cette occasion à la fondation de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF).

En 2021, vous vous êtes investie dans la réponse au Covid-19 dans les pays les moins favorisés et vous avez notamment été élue coprésidente du conseil des actionnaires du programme Covax pour un accès équitable aux vaccins. C'est donc avec un regard un peu différent de vos collègues, mais tout aussi informé, que vous avez accédé à vos fonctions ministérielles en mai 2022.

L'aide publique au développement (APD), qui entre dans le champ de vos attributions, fait l'objet d'une attention toute particulière de la commission des affaires étrangères. Les sommes en jeu sont considérables, puisque les montants dévolus à l'APD auront atteint environ 14,6 milliards d'euros en 2022.

La loi du 4 août 2021 de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, à laquelle Marielle de Sarnez avait contribué de manière décisive avec l'aide de son homologue du Sénat – le mien désormais –, M. Alain Cambon, a été un exemple réussi de travail conjoint entre le Gouvernement et les deux chambres du Parlement. Vous avez maintenant la charge de cet enfant que nous avons porté sur les fonts baptismaux !

Or, l'installation de la commission d'évaluation de l'aide publique au développement se fait attendre ; sur cette question, les membres de notre commission aimeraient obtenir des éclaircissements et, surtout, des avancées.

Si l'Agence française de développement (AFD) jouit d'une grande autonomie, vous êtes au Gouvernement l'autorité de contrôle qui veille à ce que l'action de cette agence soit conforme aux objectifs du Gouvernement et aux orientations votées par le Parlement. Nous n'avons aucun doute quant à la volonté de l'AFD d'aller dans la bonne direction ; il n'en demeure pas moins que c'est une nouveauté que de confier cette mission spécifique à un membre du Gouvernement.

Vos responsabilités ne se résument pas à la gestion de l'APD, puisque vous êtes également chargée de la francophonie et des partenariats internationaux.

Le nombre de locuteurs quotidiens du français se situe aux alentours de 321 millions de personnes. Cinquième langue la plus parlée dans le monde derrière l'anglais, le chinois, l'hindi et l'espagnol, le français est la langue de scolarisation de 93 millions d'élèves, la deuxième la plus apprise et la quatrième la plus présente sur internet. Par-delà les chiffres, il faut s'interroger sur l'attractivité de la francophonie comme espace politique et de coopération. À l'issue du vingt-sixième sommet des chefs d'État et de gouvernement du Commonwealth, qui s'est tenu à Kigali le 25 juin dernier, deux États africains non anglophones – et même ô combien francophones –, le Togo et le Gabon, ont ainsi rejoint cette organisation. C'est tout à fait leur droit, mais nous regardons cette évolution avec inquiétude. Il est pourtant une époque où le président Bongo était incollable sur la carte électorale française !

Enfin, vous avez effectué ces dernières semaines plusieurs déplacements significatifs en tant que secrétaire d'État chargée des partenariats internationaux. Outre les enseignements que vous en retirez, il serait particulièrement opportun pour notre commission que vous nous indiquiez les axes de la politique que vous comptez appliquer dans ce dernier pilier du triptyque de vos compétences.

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