Intervention de Ugo Bernalicis

Réunion du mardi 5 juillet 2022 à 15h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Monsieur le ministre, vous avez reçu la confiance du Président de la République et de la Première ministre, mais pas encore la nôtre. Je ne doute pas que vous essaierez de remplir vos fonctions au mieux. Nous ferons quant à nous notre travail de parlementaires : décortiquer le texte et la stratégie passée.

Je commencerai par redire notre reconnaissance aux personnels médico-sociaux – il n'y a pas que l'hôpital et les soignants. Ils n'ont pas démérité pendant toute cette séquence. Parlons aussi des oubliés du Ségur de la santé, de tous ceux qui n'ont pas bénéficié de la prime parce qu'ils n'entraient pas dans la bonne case et qu'ils n'étaient pas au bon endroit au bon moment. Tout le monde a le droit à la reconnaissance, mais dès qu'il s'agit de verser des primes, cela devient plus compliqué… J'espère que vous pourrez répondre rapidement à leurs revendications, en vous aidant peut-être de la proposition de loi de notre collègue Caroline Fiat pour la reconnaissance et la revalorisation des « exclus du Ségur ».

Autre enseignement : vous savez visiblement lutter contre la pandémie sans le passe vaccinal. Nous vous avions répété pendant des mois qu'il était possible de le faire sans restreindre les libertés. Nous vous avions même expliqué qu'il valait mieux privilégier des stratégies consistant à « aller vers », cibler les bénéficiaires de la vaccination, éviter de contraindre. Vous y venez ! Est-ce parce que vous aviez besoin de quelques électrices et électeurs de plus pendant la campagne présidentielle ?

Néanmoins, vous n'échapperez pas à la question de l'anticipation, ni à celle des moyens qui manquent cruellement à l'hôpital public. Vous avez dirigé une nouvelle mission flash sur les urgences, qui venait après d'autres – c'est à se demander à quoi elles ont servi. Quant aux tests, serons-nous suffisamment armés pour répondre aux demandes, lorsque nous serons au sommet de la vague ? Allez-vous réintégrer les soignants suspendus, alors que les dispositifs d'obligation vaccinale prendront fin au 31 juillet ? Est-ce qu'avec un test négatif un soignant pourra retourner au travail ?

S'agissant des masques, vous avez vu qu'en bon élève, j'ai mis un masque chirurgical dès que vous l'avez recommandé. Mais suis-je pour autant protégé, quand le Conseil scientifique nous explique que seuls les masques FFP2 sont efficaces contre le dernier variant ? Où en est la production de FFP2, et leur acheminement dans le secteur médico‑social ? C'est en répondant à toutes ces questions que nous pourrons gérer la crise sans passe vaccinal.

Rappelez-vous aussi que nous vous avions rebattu les oreilles avec les purificateurs d'air. Le Gouvernement avait fini par lâcher qu'ils pouvaient être utiles, mais que c'était compliqué à organiser…Si vous nous aviez écoutés ne serait-ce que la dernière fois que nous les avons réclamés, il y a sept ou huit mois, ils seraient installés dans toutes les écoles et la rentrée pourrait se préparer dans de bonnes conditions. Qu'avez-vous prévu ?

Pour ce qui est du texte, vous prolongez évidemment l'existence du portail SI-DEP. Rappelons tout de même que le précédent gouvernement, à quatre reprises, n'avait pas transmis les rapports attendus à la CNIL, ce qui soulève un doute sur l'efficacité du dispositif. Quant à l'article 2, le champ des déplacements concernés n'est pas très clair et appelle des précisions.

Enfin, les tests seront-ils gratuits ?

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