Intervention de Thierry Alves

Réunion du mardi 24 janvier 2023 à 17h20
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Thierry Alves, directeur interrégional des services pénitentiaires Sud-Est – Marseille :

Je m'exprime aujourd'hui en qualité de directeur interrégional des services pénitentiaires de Marseille. Cette direction couvre deux régions, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la collectivité de Corse, et quatre cours d'appel : Aix-en-Provence, Bastia, Grenoble et Nîmes. Elle compte 4 300 agents, accueille 8 250 détenus et prend en charge 17 000 personnes faisant l'objet d'un suivi en milieu ouvert. Cette DISP connaît un taux de surencombrement moyen de 138 % au niveau des maisons d'arrêt. Ainsi, 160 personnes doivent dormir sur des matelas posés à même le sol en raison de cette surpopulation carcérale.

Après une trentaine d'années d'exercice, je me présente à vous avec beaucoup d'humilité. Le contexte de tension permanente qui marque nos établissements nécessite une mobilisation constante de nos personnels. Or les métiers de l'administration pénitentiaire sont encore trop peu connus et ses personnels trop peu reconnus, dans le cadre de la mission difficile et dangereuse qu'ils exercent. Les comportements violents, nombreux, constituent malheureusement le lot quotidien des personnels qui contribuent à la sécurité des citoyens français.

Je souhaite souligner qu'on demande beaucoup à l'administration pénitentiaire, qui se situe en bout de chaîne, là où le reste de la société et d'autres professionnels ont échoué. Travailler sur de l'humain est extrêmement complexe : il s'agit de lutter contre les violences et de lutter pour faire appliquer le droit. Pour ma part, j'assure la mise en œuvre et l'animation de la politique pénitentiaire à l'échelle interrégionale, tout en contribuant à la définition et la mise en œuvre des politiques publiques de prise en charge et de prévention de la récidive des personnes placées sous main de justice.

Il faut renforcer la pluridisciplinarité face au phénomène complexe du terrorisme et de la radicalisation violente. Nous devons travailler sur les capacités de socialisation, d'autonomie, d'insertion : il s'agit de notre travail quotidien, qui s'effectue dans un cadre compliqué pour tous ceux qui y prennent part.

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