Intervention de Philippe Vigier

Réunion du lundi 30 janvier 2023 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Notre collègue Arthur Delaporte disait que les précédentes réformes avaient joué sur les cotisations salariales et patronales. Dont acte. Vous serez toutefois d'accord pour considérer que, si l'on joue sur les cotisations salariales, la retraite diminue. Si l'on augmente les cotisations patronales, ce sont les entreprises qui sont mises à contribution. Tel n'est pas le choix qui a été fait.

Par ailleurs, la loi Touraine du 20 janvier 2014 a prévu, pour tout le monde, quarante-trois années de cotisation en 2035. La gauche a demandé, lorsqu'elle était aux responsabilités, de faire l'effort de travailler plus longtemps. On était loin de la retraite à taux plein à 60 ans voulue par François Mitterrand ! À aucun moment, d'ailleurs, le Parti socialiste n'a demandé, à travers des propositions de loi ou de résolution, le retour à la retraite à 60 ans.

Il est exact que l'on consent 75 milliards d'euros d'exonérations salariales. Mais souvenez-vous du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi ! Qu'avons-nous entendu en commission de finances alors, Charles de Courson et moi ! Ce devait être l'alpha et l'oméga du plein emploi et de la compétitivité. Tous les jours, on nous annonçait l'inversion de la courbe du chômage. Nous savons tous comment cela s'est terminé. Un peu de modestie, de part et d'autre, ne serait pas superflu.

Yannick Monnet a déclaré que la question des retraites échappait à toute logique comptable. Cette phrase m'a troublé car elle est inexacte. Malheureusement, sur les 346 milliards d'euros versés, seuls 79 % sont couverts par les cotisations sociales. Où trouve-t-on le reste ? Là est le vrai problème. Chacun peut avoir des avis différents et des propositions différentes sur la question, c'est normal. Mais ne disons pas que tout est compensé à l'euro près !

Je termine en précisant mon propos de tout à l'heure : c'est bien 1,7 milliard d'euros que l'on va chercher dans les poches de tous les Français à travers la contribution tarifaire d'acheminement, soit 13 euros par famille pour une facture annuelle de 800 euros. Tout le monde participe au paiement de ces retraites. Se contenter d'une rustine n'est pas la meilleure idée.

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