Intervention de Thomas Forner

Réunion du mercredi 15 février 2023 à 14h30
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Thomas Forner, secrétaire local de l'Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP-UNSA Justice) :

J'ai été affecté en 2012 à la maison centrale d'Arles. Depuis, nous avons connu des prises d'otages, des tentatives de meurtre, tant sur le personnel que les détenus. Pour autant, la réaction de l'administration et de la hiérarchie a été proche de zéro. Malgré les multiples incidents, nous n'avions pas plus de moyens avant le décès de M. Colonna qu'en 2012. L'état de la centrale n'a fait que se dégrader. Les profils les plus compliqués, les détenus présentant un fort degré de dangerosité, nous sont envoyés : radicalisés, islamistes, détenus avec d'importants troubles psychiatriques, etc., qui sont placés à une cellule d'intervalle. Les incidents se multiplient. Comment faire cohabiter un détenu qui tambourine à la porte toute la journée pour demander des cachets et un autre qui ne demande qu'à faire sa peine, à côté d'un détenu radicalisé et d'un autre condamné pour grand banditisme ? C'est le cas à la maison centrale d'Arles. On y envoie également tous les détenus ingérables dans d'autres structures, sous prétexte que c'est une maison centrale. Très bien, mais où sont les moyens ? Les moyens humains manquent. Ce n'est pas nouveau. Par le passé, nos collègues nous rejoignaient pour faire carrière, la maison centrale était attractive. Aujourd'hui, ils la fuient pour d'autres établissements situés à proximité. Cela prouve une seule chose : qu'ils y sont mal. Entre 2015 et 2018, nous avons perdu 40 % des effectifs. Il faut donc se poser la question ; il y a bien un malaise.

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