Intervention de Nicolas Sansu

Séance en hémicycle du mardi 26 juillet 2022 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2022 — Article 8 et état d

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Sansu :

Pour commencer par la forme, il n'est pas ici question de nationalisation mais d'une opération de marché, d'une OPA, puisqu'il n'y a pas de loi de nationalisation, pas de débat sur la stratégie industrielle ou sur le mix énergétique, pas de passage au Parlement pour discuter du contenu de cet achat. Il n'y aura pas non plus de nouveaux capitaux pour financer les investissements à venir d'EDF, par exemple les 80 milliards d'euros nécessaires pour le grand carénage et les 52 milliards d'euros pour les six EPR annoncés. Il est donc assez bizarre d'examiner rapidement cette opération dans le cadre d'un PLFR.

Venons-en au fond. L'annonce s'accompagne de contreparties lourdes pour EDF, car la réforme du marché de l'énergie va passer par une découpe de notre fleuron industriel sans qu'aucun bilan n'ait été tiré des vingt ans de libéralisation qui lui ont fait tant de mal. Souvenons-nous que le projet Hercule n'est absolument pas enterré.

L'objectif est clair : avec cet article 8 et état D, vous vous contentez de socialiser les pertes et de privatiser les profits, sans définir de stratégie. Une fois de plus, vous allez vous soumettre aux injonctions de la Commission européenne en revenant sur la gestion publique des barrages hydroélectriques.

Alors que la Cour des comptes souligne, dans un rapport publié le 5 juillet, que l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH) et l'organisation du marché avaient nui à EDF sans empêcher la hausse des tarifs pour les usagers, vous vous gargarisez avec des effets d'annonce sur une nationalisation d'EDF qui n'en est pas une. Vous refusez de régler le problème de fond, à savoir la libéralisation du marché et l'ARENH.

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