Intervention de Gabriel Amard

Réunion du mercredi 3 mai 2023 à 16h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Amard :

La question du droit humain à l'eau et à l'assainissement est essentielle, et je me réjouis que l'ensemble des partis politiques s'en saisissent. Il est en effet difficile de passer à côté, entre sécheresses estivales et hivernales, feux de forêt, pollution des eaux, polluants éternels et lutte contre les mégabassines.

Toutefois, le plan « eau » présenté par le Président de la République passe à côté de l'essentiel, et d'abord sur les propositions concernant la sobriété de la consommation de la ressource en eau. Le développement d'un « Ecowatt de l'eau », pour se concentrer sur les gestes du quotidien, est un moyen de détourner le regard des questions réellement politiques.

Vous évitez tout particulièrement de faire contribuer le secteur agricole, dont l'activité est la principale source de consommation d'eau. Le Président a en effet affirmé que l'irrigation pourra être maintenue au niveau actuel. De plus, votre plan réaffirme la volonté de construire d'autres bassines d'eau, dont les effets néfastes – notamment en matière d'évaporation – ne sont plus à démontrer. Vous continuez ainsi à apporter votre soutien à une agriculture productiviste. Dans le domaine de l'élevage industriel, de nombreux scientifiques documentent l'impact de la consommation de viande sur le gaspillage de l'eau ; or aucune mesure concrète n'est annoncée pour endiguer la surconsommation de viande en France.

Le Président reconnaît que l'état des réseaux de canalisation est alarmant en raison d'un sous-investissement collectif mais, encore une fois, la réponse est bien insuffisante : 180 millions d'euros par an pour les points noirs et 35 millions d'euros supplémentaires pour les outre-mer. Vous vous trompez d'échelle ! Pour véritablement remettre en état nos réseaux de canalisation, il faudrait investir sur l'ensemble du quinquennat 10 milliards d'euros, dont 2,5 pour les outre-mer.

Enfin, nous attendons des précisions sur la traduction concrète de la proposition de tarification progressive de l'eau.

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