Intervention de Lisa Belluco

Réunion du mercredi 27 juillet 2022 à 9h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLisa Belluco :

Monsieur le Premier ministre, comme vous l'avez dit, l'AFIT France peut et doit jouer un rôle majeur dans la bifurcation écologique. La transition des mobilités est en effet un enjeu central et le secteur des transports représente 30 % de nos émissions de gaz à effet de serre au niveau national. À l'heure où le prix du litre de carburant atteint les 2 euros, la diversification des modes de transport et le report modal sont aussi des questions de justice sociale. Il est plus que temps de sortir du modèle de la voiture individuelle partout où c'est possible, même si ce n'est pas possible partout. Pour y parvenir, les investissements dans les infrastructures seront évidemment déterminants. Il y a urgence, comme cela a beaucoup été dit, à investir dans les infrastructures ferroviaires nécessaires au développement des trains du quotidien et du fret ferroviaire, mais également à accompagner les collectivités dans le déploiement de transports en commun en site propre et d'infrastructures cyclables.

En examinant le rapport d'activité de l'AFIT France pour l'année 2021, j'ai pu constater avec une certaine satisfaction que le transport ferroviaire est le premier bénéficiaire, avec un peu plus de 1,3 milliard d'euros de dépenses en sa faveur, soit plus de 42 % des dépenses réalisées en 2021. Malheureusement, en regardant de plus près, on constate que la majorité des engagements et des paiements en faveur du ferroviaire va en réalité vers les LGV, les lignes à grande vitesse, et le tunnel Lyon-Turin. C'est là que le bât blesse. Il est urgent de stopper ces grands projets inutiles et de réorienter ces fonds vers des infrastructures utiles au quotidien des Françaises des Français.

La LOM, fin 2019, a légèrement modifié les objectifs et en a fixé de nouveaux à l'AFIT France, parmi lesquels le renforcement des déplacements du quotidien, l'augmentation de la part des déplacements opérés par les modes les moins polluants ou collectifs, et l'amélioration de l'efficacité des transports de marchandises.

Comment comptez-vous, en tant que président de l'AFIT France, atteindre ces objectifs et quelles sont vos marges de manœuvre ? Par ailleurs, quelle sera votre position sur les grands projets inutiles tels que la construction de nouvelles LGV ou autoroutes, ou le tunnel Lyon-Turin, qui vont précisément à l'encontre des objectifs précités ?

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