Intervention de Philippe Brun

Réunion du mercredi 20 juillet 2022 à 10h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Brun :

Cette présentation confirme ce que nous savons : l'échec de la politique de la ville depuis de nombreuses années. Cet échec n'est pas seulement celui de la majorité actuelle, c'est également celui des majorités précédentes. Des dépenses d'un montant important, quoique peut-être insuffisant, ont été engagées. Toutefois le taux de pauvreté, le taux de chômage et l'échec scolaire restent, dans ces quartiers, élevés. L'impression qui domine à la lecture de votre rapport et à l'écoute de votre présentation est celui de la dispersion, contre laquelle nous devons évidemment lutter. À titre d'illustration, celles et ceux d'entre nous qui sommes élus locaux la constatent dans les réunions dont les contrats de ville sont l'objet, où le nombre de participants atteint pratiquement celui des membres de la commission des finances présents ce matin.

Votre rapport recommande de simplifier les dispositifs de la politique de l'emploi et d'harmoniser autant que possible leurs conditions d'éligibilité. Dans le même temps, vous soulignez que ces dispositifs sont censés favoriser un accompagnement sécurisant et pérenne fondé sur les besoins des usagers et le sondage que vous avez commandé montre que seul un habitant des quartiers prioritaires sur trois estime que les dispositifs sont trop nombreux. Une refonte ne risquerait-elle pas d'ajouter de la confusion à la profusion ? La dispersion contre laquelle il conviendrait d'agir ne serait-elle pas, en définitive, une dispersion institutionnelle plutôt qu'une dispersion des dispositifs ?

D'autre part, le rapport préconise de fusionner les services publics de l'emploi locaux, les services publics de l'insertion et de l'emploi (SPIE) et les cités de l'emploi. Le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion Olivier Dussopt propose toutefois, dans le cadre de la création de France travail, l'institution d'un guichet unique qui ne s'accompagnerait pas d'une fusion des différents acteurs chargés de sa gestion. Par conséquent France travail serait seulement une marque ; si je voulais être taquin, je dirais que cette idée a probablement été soufflée par McKinsey. En tout cas, nous constatons qu'une fusion n'est pas à l'ordre du jour. La préconisation de la Cour des comptes porte-t-elle donc sur les guichets d'accueil ou de manière plus générale sur l'organisation des différents services ?

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