Intervention de Arthur Delaporte

Réunion du mardi 2 août 2022 à 21h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArthur Delaporte :

Madame la présidente, je vous remercie d'avoir organisé cette audition sollicitée par mon groupe.

Nous aurions mille questions, monsieur le ministre ; je vous en poserai seulement deux. Auparavant, parce que votre rapport est technique et parfois désincarné, j'aimerais évoquer le cas d'une Française parmi des centaines de milliers d'autres. Une habitante de ma circonscription, âgée de 80 ans et atteinte d'un cancer, a contracté une pyélonéphrite la semaine dernière. Elle a passé trente-six heures d'angoisse à attendre sur un brancard aux urgences, au milieu des cris des patients, des soignants et des médecins, compatissants mais désemparés. C'était la semaine dernière au centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen ; c'était la semaine dernière partout en France. Elle a côtoyé d'autres patients dont certains attendaient depuis quarante-six heures. Quatre-vingt-dix patients étaient en attente pour treize lits. On en a compté 15 000 en France depuis le 1er janvier. Comment peut-on se résigner à cela ? Votre rapport a le mérite de traiter la question centrale des urgences, mais chacun sait qu'un goulet d'étranglement se situe en aval et que c'est en raison d'un manque de bras, de lits, de salaires attractifs, de moyens et de considération que nous connaissons cette crise.

Ma première question porte sur la permanence des soins, à propos de laquelle votre rapport est quasi muet. Passé minuit, il n'y a plus de médecin de garde dans vingt-neuf départements. Pourquoi ne vous prononcez-vous pas pour le retour de l'obligation de la permanence des soins ?

Ma seconde question porte sur l'absurdité du forfait patient urgences (FPU), en vertu duquel tout accès aux urgences non suivi d'une hospitalisation est facturé 19 euros. Il s'agit d'une politique inégalitaire et irresponsable. Comptez-vous mettre fin au FPU pour éviter la rupture de l'accès aux soins, ce qui doit être notre premier objectif ?

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