Intervention de Paul-André Colombani

Réunion du mardi 2 août 2022 à 21h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul-André Colombani :

Monsieur le ministre, vous soulignez dès les premières lignes de votre rapport l'impact sur le fonctionnement du système hospitalier de la pénurie de personnels médicaux et non médicaux, conséquence indirecte de la pandémie de covid-19, ce qui alimente le débat sur la réintégration des personnels non vaccinés. J'ai voté pour l'obligation vaccinale des soignants à l'époque où l'on pensait que le vaccin évitait la contagion. Il est temps, me semble-t-il, de faire preuve d'apaisement et de pragmatisme, notamment dans les territoires d'outre-mer, où la réintégration des soignants non vaccinés dans les hôpitaux est un sujet qui suscite de fortes tensions.

Si votre rapport souligne à juste titre le besoin de coopération entre médecine hospitalière et médecine de ville, il n'en procède pas moins d'une vision hospitalo-centrée, celle-là même qui a amené à débattre, lors de la précédente législature, du forfait de réorientation des urgences, consistant en quelque sorte à payer pour ne pas être soigné. Pour rompre en quelques semaines avec cette logique, il faut un véritable changement de paradigme.

Vos recommandations manquent de mesures incitatives envers la médecine de ville, déjà débordée, et qui devra demain décharger les services d'urgences d'une part de leur activité sans réelle compensation. L'attribution d'un supplément, limité à 15 euros par acte médical régulé, et le plafonnement de la part de la télémédecine dans l'activité totale semblent insuffisants et peu opérants. Êtes-vous prêt à prendre des mesures plus incitatives pour mieux associer la médecine libérale à l'hôpital ?

Je pense comme vous que le rôle de recours spécialisés à l'échelle régionale dévolu aux CHU doit être renforcé, ainsi que les échanges transfrontaliers là où ils sont possibles. La Corse est la seule région dépourvue de CHU. De nombreuses raisons, au premier rang desquelles la bonne gestion budgétaire et le bon fonctionnement de nos services d'urgences, justifient qu'on en ouvre un. L'hôpital d'Ajaccio est contraint d'employer de nombreux intérimaires, ce qui est coûteux pour un territoire périphérique. Outre le renforcement des moyens hospitaliers dont nous manquons cruellement, la constitution d'un CHU en Corse s'inscrirait dans une perspective euro-méditerranéenne, en relation avec la Sardaigne. Êtes-vous favorable à une discussion à ce sujet ?

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