Intervention de Anne-Sophie Frigout

Réunion du lundi 3 octobre 2022 à 18h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Sophie Frigout :

Cet amendement vise à supprimer les articles par lesquels ont été créées les zones à faibles émissions mobilité. Celles-ci sont devenues, de fait, des zones à forte exclusion, puisqu'elles pénalisent de nombreux Français n'ayant pas les moyens de changer de voiture. J'ai récemment déposé une proposition de loi, soutenue par l'association 40 millions d'automobilistes, qui vise à les supprimer.

Les ZFE-m, qui seront obligatoires dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants d'ici à 2025 et sont déjà en vigueur dans plusieurs villes, notamment à Reims, dans ma circonscription, sont de véritables bombes à retardement. Alors que de nombreux Français ne savent pas comment ils vont se chauffer cet hiver et sont à l'euro près, les ZFE-m obligent une partie de nos compatriotes à changer de véhicule sous peine de devoir rester chez eux. S'ils ne disposent pas de la bonne vignette Crit'Air, ils ne pourront plus, en effet, utiliser leur voiture pour aller travailler, pour leurs loisirs, pour aller chez le médecin ou même pour aller voir leur famille.

L'interdiction des vignettes Crit'Air 3, 4 et 5 concerne près de quatre véhicules sur dix. N'oublions que ce sont des Français qui conduisent ces voitures que l'on veut interdire. Ces mesures sont discriminatoires, antirépublicaines et injustes. Comment des automobilistes dont le contrôle technique est à jour – ce qui veut dire que leur véhicule répond aux normes antipollution – pourraient-ils les comprendre ? Comment nos compatriotes pourraient-ils dépenser plusieurs milliers d'euros pour acheter un nouveau véhicule, malgré les aides proposées, alors que l'inflation frôle les 6 % et que leurs fins de mois sont de plus en plus difficiles ? C'est strictement impossible, et vous le savez.

Mettons fin à l'aberration que sont les ZFE-m et réfléchissons plutôt à des solutions de remplacement pour lutter efficacement contre la pollution de l'air, sans pour autant pénaliser la moitié ou presque de nos compatriotes qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts et pour qui la voiture est synonyme de liberté, quand l'offre de transports en commun ne correspond pas à leurs besoins.

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