Intervention de Thomas Portes

Séance en hémicycle du mercredi 15 novembre 2023 à 15h00
Organisation des services de la navigation aérienne en cas de mouvement social — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Portes :

Monsieur le ministre délégué, les preuves sont accablantes ! Vous ne le cachez même pas. Prenons l'exemple de Michael O'Leary, le PDG de Ryanair : il a fait le tour d'Europe des briseurs de grève et a fini par atterrir en France, pour rencontrer le Gouvernement d'Emmanuel Macron. Quelques mois après, la présente proposition de loi arrive dans l'hémicycle. Une seule rencontre avec le Gouvernement et tous ses desiderata sont satisfaits. Avec vous, il suffit qu'un patron pousse la porte d'un ministère pour qu'on réponde favorablement à toutes ses revendications.

Une fois de plus, vous n'êtes que les serviteurs des puissants : dans ce texte, pas un mot sur les conditions de travail ; pas un mot sur le besoin d'embaucher des contrôleurs aériens. Un seul axe : attaquer le droit de grève, alors qu'il est déjà très encadré dans le domaine de la navigation aérienne. En obligeant les agents à déclarer leur grève quarante-huit heures à l'avance sous peine de sanction disciplinaire, vous portez une attaque frontale à ce droit. Mais qui peut croire que s'attaquer au droit de grève va améliorer les conditions de transport des usagers dans notre pays ?

En 2006, Nicolas Sarkozy s'y était déjà attaqué en introduisant le service minimum dans les transports terrestres, et il utilisait déjà les mêmes arguments que vous – il mentait. C'est pour cela que notre groupe a déposé une proposition de loi tendant à abroger le service minimum, qui est néfaste pour le droit de grève.

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