Intervention de Gilles Kepel

Réunion du mercredi 8 novembre 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Gilles Kepel, professeur des universités à l'université Paris Sciences et Lettres et directeur de la chaire Moyen-Orient Méditerranée à l'École normale supérieure :

Je ne suis pas compétent dans le domaine de l'utilisation de l'arme nucléaire mais le problème a été soulevé en Israël. Si je ne me trompe pas, un ministre de la coalition a évoqué l'usage d'une bombe nucléaire tactique sur Gaza. Il a été mis sur la touche par M. Netanyahou pour avoir tenu des propos non conformes aux règles d'engagement de l'actuel gouvernement israélien. Je ne peux pas vous en dire plus à ce stade. Aujourd'hui, la question nucléaire est surtout celle du seuil de l'Iran et de sa capacité à bomber le torse. Ce n'est pas mon sentiment, eu égard au fait que l'Iran joue, paradoxalement, une forme de désescalade tactique, comme l'a montré le non-engagement du Hezbollah dans les hostilités.

Concernant la question du soutien humanitaire, je ne pourrai pas répondre pour tous les pays car la liste est longue. Le Qatar fournit volontiers de l'aide humanitaire à tout le monde, également pour des raisons d'expédient politique. Il conviendrait d'examiner la liste des destinataires. Globalement, j'ai bien compris le sens obvie de la question, à savoir que ces pays ne fournissent pas beaucoup d'aide humanitaire et que nous serions les dindons de la farce. Effectivement, l'Union européenne pourrait, de temps en temps, veiller à un certain nombre de crédits qu'elle diffuse très largement. Je pense notamment – chacun voit midi à sa porte – aux financements de l'Union européenne destinés aux universitaires proches des Frères musulmans et qui sont en revanche interdits à tous ceux qui ne sont pas wokes.

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