Intervention de Marie Pochon

Réunion du mercredi 20 décembre 2023 à 8h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

Le 13 décembre, la presse titrait sur le « message très fort » envoyé par l'accord de la COP 28 aux marchés et soulignait que « TotalEnergies applaudit et se réjouit de la mention du gaz comme énergie de transition ». Si vous n'aviez pas décerné la Légion d'honneur au PDG de TotalEnergies avant de l'accréditer dans votre délégation, on aurait pu se demander si vous aviez bien participé à la même COP 28 que les autres. C'est vrai, cela ne faisait qu'un lobbyiste des énergies fossiles de plus sur les 2 500 qui étaient présents. Ils nous ont pourtant déclaré la guerre, ignorant l'impératif de cesser tout nouveau projet d'énergie fossile, pourtant martelé par les scientifiques, et soutenant les énergies de transition et le recours au captage qui font la joie des industries et pays pétroliers.

Les plateformes internationales de coconstruction de solutions que sont les COP sont nécessaires, car chaque pays, du plus puissant au plus faible, peut y faire entendre sa voix face au plus grand défi auquel l'humanité a jamais été confrontée. Quelle voix y avez-vous portée pour la France, madame la ministre ? Celle de la sortie de toutes les énergies fossiles – charbon, pétrole et gaz ? Non ! Vous avez préféré faire de ces négociations un outil de communication pour vos lubies nucléaires et vos nouveaux forages pétroliers en Gironde, alors que le phase down, la réduction, est en train de remplacer le phase out, l'élimination si nécessaire. Était-ce la voix de l'abandon des bombes climatiques ? Non ! Vous préférez soutenir le projet Eacop (oléoduc de pétrole brut d'Afrique de l'Est) et empêcher les députés de soutenir les solutions de transition, comme la sobriété et la réduction de la consommation de viande ou du transport par avion. Votre majorité va jusqu'à s'opposer à l'option végétarienne dans les cantines !

La voix de la France dans ces négociations est cruciale. Défendra-t-elle demain le traité de non-prolifération des énergies fossiles ? Cessera-t-elle de soutenir les projets de bombes climatiques des majors du pétrole ? Ou trouvez-vous cela trop « pisse-vinaigre » ?

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