Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du jeudi 27 octobre 2022 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2023 — Mission justice (état g)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Il vise à remplacer l'indicateur « Taux d'occupation des établissements pénitentiaires » par un indicateur « Taux de surpopulation carcérale », car c'est bien cette donnée qu'il faut suivre si l'on veut éliminer la surpopulation carcérale. Elle empêche de mener un travail correct et sérieux en détention qui permettrait la réinsertion, mission pourtant confiée à la prison et à l'administration pénitentiaire.

Nous proposons également d'introduire un nouvel indicateur intitulé « Seuil d'occupation des établissements pénitentiaires sous l'effet du mécanisme de régulation carcérale ». Afin d'éviter de repousser ad vitam aeternam le moratoire sur l'encellulement individuel, comme le Gouvernement nous proposera de le faire dans quelques instants par des méthodes un peu douteuses, nous proposons que les personnes les plus proches de la sortie d'un établissement pénitentiaire libèrent leur place pour la laisser aux entrants, en particulier aux personnes sous mandat de dépôt.

J'ai entendu le garde des sceaux nous expliquer que l'on pousserait en quelque sorte du pied ceux qui seront les plus proches de la sortie. C'est ce qu'il a prévu dans l'un de ses derniers textes puisqu'il veut automatiser la libération sous contrainte à trois mois de la fin de la peine. C'est une sorte de coup de pied à trois mois de la sortie : on vous met dehors à la va-comme-je-te-pousse. Moi, je préfère que l'on fixe un cadre plus respectueux des condamnations prononcées par les magistrats et que les propositions de sortie des personnes les plus proches de la fin de leur peine soient fondées sur le constat d'une surpopulation carcérale. C'est d'ailleurs un peu ce qui s'est produit pendant la crise du covid.

Je vous signale au passage qu'à la suite de cette période et de ces libérations, on n'a pas enregistré d'explosion de la récidive. Il n'y en a eu ni plus ni moins qu'auparavant. Cela montre que la prison n'est peut-être finalement pas la bonne solution.

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