Intervention de Jérôme Buisson

Réunion du mercredi 26 octobre 2022 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Buisson :

La France connaît l'une des pires crises énergétiques de son histoire. La mission Écologie, développement et mobilité durables revêt cette année une importance d'autant plus forte que la France se trouve à la croisée des chemins. Les arbitrages budgétaires et les stratégies énergétiques d'aujourd'hui auront de lourdes conséquences demain. À ce titre, le Rassemblement national déplore que notre politique énergétique soit uniquement dirigée vers les énergies renouvelables. Pour marcher, nous avons besoin de nos deux jambes : l'électrification, qui est indispensable pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, ne pourra se faire qu'avec le développement de notre parc nucléaire. C'est un enjeu d'indépendance nationale. Or, après les effets d'annonce du président de la République, on ne note toujours rien sur ce plan.

Bien qu'indispensable, la politique du Gouvernement pour soutenir les consommateurs est mal calibrée. Cette politique en échec est inflationniste. Nous proposons, au Rassemblement national, une baisse pérenne des taxes sur l'énergie, que nous considérons comme un bien de première nécessité, avec un taux réduit de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 5,5 %. Le prix de gros de l'électricité atteint des sommets ; nos entreprises sont menacées de ne pas pouvoir continuer leurs activités ; la compétitivité de notre pays, et même de l'Europe, s'effondre. La seule solution est de sortir, au moins temporairement, comme l'Espagne et le Portugal, du marché commun de l'électricité. Il est intolérable que la France annule l'avantage comparatif que lui confère son parc nucléaire en produisant de l'électricité à bon marché au profit de l'Allemagne, qui tourne au gaz et au charbon.

Dans cette mission budgétaire, nous notons aussi la faiblesse de l'investissement dans le ferroviaire. C'est pourtant la seule solution qui nous permettra de diminuer l'usage de la voiture. Nous prônons, à cet égard, une politique d'incitation qui passe par l'amélioration des liaisons ferroviaires, alors que le Gouvernement mène une politique coercitive. À l'horizon 2024, les zones à faibles émissions (ZFE) excluront des centres-villes une grande partie de nos compatriotes, surtout ceux qui ont les revenus les plus faibles. Ce Gouvernement, qui revendique son progressisme, est en train de rétablir l'octroi, qui vient tout droit du Moyen-Âge.

Enfin, la mission Écologie, développement et mobilité durables est celle qui recourt le plus aux cabinets de conseil, à hauteur de 100 millions l'année dernière. Même si c'est plus anecdotique sur le plan budgétaire, cela a une forte dimension symbolique pour nos compatriotes, qui se demandent à juste titre où va leur argent. Il est paradoxal de recourir à des cabinets de conseil, alors que de nombreux organismes publics ou parapublics pourraient remplir les mêmes missions.

Pour toutes ces raisons, le groupe Rassemblement national ne votera pas les crédits de la mission Écologie, développement et mobilité durables.

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