Intervention de Paul Molac

Réunion du mercredi 26 octobre 2022 à 17h05
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Nous faisons face à un vrai problème de recrutement, que nous constatons dans tous les versants de la fonction publique, et de présence devant les citoyens.

Certains agents n'hésitent pas à perdre le bénéfice du concours et à se réorienter professionnellement, ce qui aurait été impensable dans le passé. Cette évolution est liée à la faiblesse des rémunérations. Nous avons voté une revalorisation de 3,5 % du point d'indice, mais elle sera inférieure à l'inflation. En début de carrière, les niveaux de salaire dans la fonction publique paraissent assez bas par rapport aux offres d'emploi sur le marché. Je plaide donc pour une augmentation des salaires.

Vous l'avez souligné, nous devons mettre fin à la bureaucratisation. Les fonctionnaires sont parfois pris au milieu d'injonctions contradictoires ; les changements de règles sont tellement rapides qu'ils n'ont pas le temps de les assimiler.

Les maisons France Services marquent une réelle avancée dans l'accompagnement des usagers, qui sont souvent perdus lorsqu'ils doivent engager une procédure administrative. En ce qui concerne les dossiers de retraite, la caisse d'assurance retraite et de santé au travail (Carsat) reconnaît elle-même qu'elle ne parvient pas à répondre aux demandes dans les délais. Toutefois, je ne suis pas certain que les maisons France Services pourraient prendre en charge le sujet.

Malgré la transformation de l'ÉNA, le programme n'a pas forcément changé. La mixité sociale et la mixité géographique sont-elles plus importantes ? La proportion d'étudiants boursiers est-elle en augmentation ? Jusqu'à présent, nous avions un peu l'impression que le recrutement était endogène. Par ailleurs, Emmanuel Macron avait indiqué qu'il ne souhaitait pas que les diplômés accèdent immédiatement à la très haute fonction publique, comme la Cour des comptes. Je considère également que les échelons doivent être gravis progressivement. Un sénateur honoraire, ayant suivi des études brillantes et fait l'ÉNA, m'a d'ailleurs avoué qu'il n'avait commencé à comprendre les réalités du terrain qu'en devenant maire de sa commune de 2 500 habitants…

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