Intervention de Josy Poueyto

Réunion du jeudi 13 octobre 2022 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosy Poueyto :

Je vous adresse le salut respectueux et amical de Fabien Lainé, qui devait vous poser notre question mais se trouve à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) pour suivre une formation sur les enjeux et stratégies maritimes.

Lors de votre dernière audition devant notre commission en juillet, vous avez affirmé que, depuis 1945, la marine n'a jamais été aussi petite. Dans un autre discours, à l'École navale, vous avertissiez les élèves : ils entrent dans une marine qui va probablement connaître le feu à la mer. Ces déclarations sont à prendre avec gravité à l'heure où nous votons le budget 2023, dans un contexte fortement dégradé.

Les océans et les mers sont une source croissante d'insécurité. Le groupe Démocrate s'interroge sur nos moyens pour assurer la sécurité maritime et le bon déroulement des échanges commerciaux. La Méditerranée représente 25 % du commerce maritime mondial, 30 % du transport pétrolier et 65 % des flux énergétiques vers l'Union européenne. Des puissances comme la Russie, la Chine et la Turquie mettent de plus en plus de moyens dans le déploiement de leurs forces navales. Il y a quelques jours, dans le cadre de la surveillance de nos approches maritimes avec les partenaires de l'Otan, des moyens ont été mobilisés pour accompagner un sous-marin et un remorqueur russes dans le Golfe de Gascogne.

En Méditerranée, le dialogue est de plus en plus difficile entre la rive nord et une rive sud qui cherche à s'émanciper, se tournant vers des partenaires comme la Chine et la Russie. Au Moyen-Orient, la montée en puissance de l'Iran a toujours inquiété les acteurs au cœur des flux commerciaux, notamment dans le détroit d'Ormuz. Le détroit de Bab-el-Mandeb pâtit toujours quant à lui de l'enlisement de la guerre au Yémen.

Enfin, nous ne pouvons ignorer les tensions dans le Pacifique, où les armées françaises sont présentes en soutien aux coopérations régionales, par exemple dans le cadre du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité ( Quadrilateral Security Dialogue ) et de l'accord Franz (France, Australie, Nouvelle-Zélande). S'agissant de sécurité maritime et de sécurisation des échanges commerciaux, l'évolution budgétaire engagée pour 2023 vous rend-elle plus optimiste pour les années à venir ?

Dans un contexte international de haute intensité, notre besoin en Rafale Marine est important, mais votre marge de manœuvre faible, pour ne pas dire inexistante, avec trois flottilles taillées au plus juste, et douze avions au lieu de quinze. En cas de perte de personnel ou de matériel, la chasse embarquée serait dans une situation particulièrement difficile. De combien de Rafale avons-nous besoin pour sortir de cette zone de tension et faire face à l'évolution des conflictualités ?

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