Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Séance en hémicycle du mardi 3 juillet 2018 à 15h00
Lutte contre la manipulation de l'information — Après l'article 3 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Oui, car vous passez à côté de l'essentiel ! Les Français ne s'y trompent pas, du reste. Si le taux de confiance envers les journalistes est aussi faible dans notre pays que celui envers les hommes politiques et les juges, c'est bien parce qu'il y a un problème !

Bien sûr, tous les journalistes ne sont pas en cause : ce qui est en cause d'abord, c'est la manière dont est détenu le capital des médias, c'est la manière dont de fausses informations d'État sont relayées sans cesse par des chaînes ayant parfois bénéficié d'avantages – on sait grâce à qui. Tout cela porte atteinte à la crédibilité même de l'information et nourrit – soyons francs – le désir d'une autre information, qui peut être fausse et manipulatrice.

Je ne comprends donc pas comment vous pouvez balayer d'un revers de main la volonté commune de groupes politiques différents, qui souhaitent lutter contre ces monopoles, contre cette oligarchie, contre cette volonté de tout contrôler. Dans certaines régions de France, certains groupes assurent de fait 90 % de l'information, et se lancent dans une stratégie d'acquisition de médias internet et de médias télévisés. Il existe un vrai problème de démocratie de l'information dans notre pays : tout le monde le sait.

Vous pouvez essayer de convaincre vos partenaires européens de la pertinence de votre loi de censure, et les engager à vous imiter, mais je peux vous dire que dans beaucoup d'autres pays d'Europe, il n'y a pas la même concentration des médias ! En effet, les lois relatives aux médias y sont beaucoup plus rigoureuses : leurs propriétaires doivent notamment ne pas dépendre de commandes de l'État – vous savez que c'est un problème majeur aujourd'hui.

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