Intervention de Jean-Pierre Pont

Réunion du jeudi 11 avril 2019 à 11h10
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Pont :

Je me joins d'autant plus aux félicitations de mes collègues que je me réjouis de voir une ministre qui connaisse la côte d'Opale. Venant de Boulogne-sur-Mer, vous devinez que je vais parler de poisson sous ses deux formes – celui que l'on pêche et celui que l'on transforme, puisque Boulogne possède des capacités dans les deux domaines. Rappelons d'emblée quelques chiffres : 70 % de la pêche des Hauts-de-France se fait dans les eaux anglaises, et 70 % du produit de la pêche anglaise est exporté. De plus, en reprenant leurs eaux, les Anglais n'auront pas les capacités nécessaires – ni en marins ni en navires – pour pêcher leurs quotas. Cela étant, il va de soi qu'un Brexit « dur » serait catastrophique pour notre activité de pêche, ce qui explique pourquoi les marins-pêcheurs français sont extrêmement inquiets.

La Commission européenne se dit prête à aider les pêcheurs de l'Union au moyen d'une aide publique destinée aux bateaux qui resteraient à quai, accompagnée d'une modification du règlement relatif à la gestion durable des flottes de pêche externes afin de garantir l'accès des eaux de l'Union aux navires britanniques et réciproquement. Toutefois, ces aides, notamment financières, ne peuvent être que temporaires. Notre activité de pêche se trouvera donc en situation de très grand danger – car un pêcheur est fait pour pêcher, pas pour rester à terre.

D'autre part, Boulogne est la première plateforme européenne de transformation des produits de la mer, avec une capacité de 350 000 tonnes. Les deux tiers des 115 000 tonnes exportées par le Royaume-Uni proviennent de ce pays mais aussi d'Islande et d'Irlande, 50 000 tonnes ayant pour destination finale Boulogne et son centre de Capécure. Tout cela pourrait être perdu puisque déjà, l'Islande se rend directement dans les ports néerlandais et belges. Les marchandises irlandaises pourraient prendre le même chemin via le corridor. Or Boulogne a toutes les compétences nécessaires pour recevoir de nouvelles lignes de rouliers venant de Cork, Rosslare ou Dublin. S'y trouvent notamment un poste d'inspection transfrontalier, le service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEP), l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), l'Institut français de recherche pour l'exploration de la mer (IFREMER), un pôle de compétitivité et le pôle Aquimer, ainsi que toutes les infrastructures portuaires. Le maire de Boulogne reçoit ce matin même l'ambassadrice d'Irlande pour lui montrer le potentiel du port et du centre de Capécure – que nous aurons également la joie et l'honneur de vous présenter demain, madame la secrétaire d'État, à l'occasion de votre visite sur place.

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