Intervention de Thomas Portes

Réunion du mercredi 5 avril 2023 à 9h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Portes :

« La prochaine fois que tu viendras, tu ne monteras pas dans le car pour le commissariat, mais dans une ambulance pour l'hôpital ». « T'as fait comment le voyage du Tchad ? C'est un titre de séjour ? Tu vas être placé en garde à vue et demain, tu auras une OQTF (obligation de quitter le territoire français), ce sera fini ». Coups, menaces, racisme des agents de la Brav-M qui roulent sur des manifestants… Ce n'est pas que de l'inquiétude que nous éprouvons, mais de la honte, face à de tels comportements, et de la colère, lorsque vous justifiez cela par la fatigue.

Le 22 mars, face à la multiplication des violences de ses agents, nous vous avions adressé une demande de démantèlement de la Brav-M. Nous n'avons reçu aucune réponse de votre part. Vous les couvrez toujours.

Face à la mobilisation sociale historique contre la réforme des retraites, vous avez décidé de gouverner par la peur et l'intimidation : arrestations arbitraires et préventives, nasses qui ne ménagent aucun point de sortie, contrairement à ce que prévoit le schéma national du maintien de l'ordre, utilisation d'armes de guerre qui mutilent, vous ne reculez devant aucune violence pour tenter d'étouffer la colère populaire.

La répression atteint désormais son point culminant – doctrine de maintien de l'ordre qui s'est malheureusement parachevée ces dernières années dans les banlieues, premier laboratoire des violences policières. Leaders syndicaux, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, magistrats, avocats, associations, ONG, tous vous demandent de cesser l'usage excessif de la violence, de stopper l'instrumentalisation de la procédure pénale et de respecter le droit de manifester.

Devenue sombrement célèbre dans les affaires de violences policières, la Brav-M sème la terreur chaque soir dans les rues de Paris. Plusieurs pétitions réclament sa dissolution. Celle déposée sur la plateforme de l'Assemblée nationale a recueilli 260 000 signatures, pour dissoudre une unité dont les policiers se comportent comme des miliciens.

Monsieur le ministre, allez-vous respecter le droit de manifester et démanteler la Brav-M ? Ou continuerez-vous de nasser l'expression populaire, assumant d'être le ministre de la matraque ? Faudra-t-il un nouveau Malik Oussekine pour vous faire enfin revenir à la raison ?

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