Intervention de Paul Molac

Réunion du mercredi 6 mars 2024 à 9h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

Si la Constitution n'est pas claire sur notre ancrage local, il n'en est pas moins vrai que nous sommes élus d'une circonscription. Celle dont je suis élu, j'y suis né, j'y suis allé à l'école avec les gens qui votent et j'imagine mal pouvoir voter des mesures auxquelles je saurais qu'ils sont massivement opposés. Je suis, tout simplement, leur représentant. Notre attention à leurs problèmes, à leurs réalités, me semble absolument nécessaire et c'est, en tout cas, ce qu'ils attendent de nous.

Par ailleurs, le non-cumul n'a pas réconcilié les Français avec la fonction de parlementaire : ils nous accusent même d'être hors-sol et de ne pas connaître la réalité. À ceux ici qui parlent de « barons » à propos des élus locaux, je rappelle toutefois qu'au Moyen Âge, le baron faisait la loi, qu'il levait l'impôt, qu'il avait son armée et sa diplomatie, et qu'il rendait la justice. Nous en sommes très loin aujourd'hui, même dans le cas d'un président de région.

En tant qu'élu local – je suis conseiller régional –, j'ai le privilège d'avoir fait passer et de faire appliquer en Bretagne une loi relative aux langues régionales. Le rectorat n'était, initialement, pas tout à fait d'accord pour appliquer ce qu'avait voté notre Parlement, mais un peu de discussion nous a permis d'aboutir.

Je n'ai jamais rencontré le Citoyen avec un grand « C », je ne sais pas qui il est et je crains que ce soit une simple idée. En revanche, je vois tous les jours le citoyen avec un petit « c », qui vient me dire ce dont il a besoin. Je me méfie des grandes idées qui ne sont finalement pas appliquées – je vous rappelle que la Révolution française a eu pour aboutissement une dictature et 1815. On peut avoir de grandes idées mais, au bout du compte, comme on dit chez nous, c'est à la fin du bal qu'on paie les sonneurs.

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