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Vous évoquez l'invisibilisation de certains sujets. La représentation de la diversité de la société est pourtant une obligation des chaînes. Avez-vous constaté, chez les sociétés de production que vous avez étudiées, la volonté de prendre à bras-le-corps l'impératif de diversification des contenus ? À quoi ressemble la télévision idéale ? Existe-t-il des études qui jugent la qualité de la télévision à l'aune d'une utopie télévisuelle ?
L'évolution des audiences des différentes chaînes depuis 2005 traduit-elle une transformation en profondeur des attentes du public ? Les mesures d'audience ont-elles encore un sens ?
Pouvez-vous nous expliquer davantage le modèle économique des chaînes de la TNT ? Comment peuvent-elles être rentables avec des audiences de seulement quelques pourcents pour certaines d'entre elles ? Une telle situation ne profite-t-elle par définition aux grands groupes qui peuvent soutenir sur la durée des chaînes déficitaires ?
Je souhaite débuter mes questions par une interrogation un peu naïve, d'une certaine manière. La numérotation des chaînes représente-t-elle une source de rente ou un moyen de capter davantage l'attention ?
On dénombre quatre chaînes d'information, la 15, la 16, la 26 et 27. Comment interpréter le fossé entre 16 et 26 ?
La semaine dernière, lors d'une audition, il nous a été indiqué que parmi les chaînes dites secondaires – celles dont les concessions ont été attribuées il y a bientôt dix ans – aucune n'est rentable. De quoi vivent-elles dans ce cas et depuis combien de temps ?
Je m'interroge. Un chef d'entreprise qui a une chaîne amirale rentable ne considère-t-il pas que ses chaînes secondaires non rentables sont des boulets ?
J'entends vos propos : la logique n'est pas seulement financière ou économique stricto sensu. Elle est industrielle et sectorielle. Nous nous retrouvons donc avec des chaînes amirales qui ont d'abord pour volonté de s'assurer que les nouvelles fréquences ouvertes ne soient pas investies par la concurrence.
Comme toutes les libertés, la liberté d'expression est bornée par la loi. Vous nous décrivez un mécanisme de fragmentation du public, avec une dynamique de polarisation ou de résonance, d'accentuation des préférences ; mais également un mécanisme d'imitation. Cela ne vous paraît-il pas contradictoire avec l'intérêt général ou avec la mission d'intérêt public qui peut être remplie par les chaînes de télévision ? Il peut aussi s'agir de produire une information justement non biaisée, non spectaculaire. Vous avez sous-entendu que le choix d'avoir de très nombreuses chaînes de télévision avait été réalisé et qu'il fallait en assumer les responsabilités et les conséquences. Ne pensez pas que, d'une certaine façon, ce scénario pose problème ?
...as raison. Si nous sommes dans une situation pointilliste, la description de l'homogénéisation incite à penser que ce pointillisme tend vers le monochrome. Ensuite, pour avoir la liberté de perdre de l'argent, il faut évidemment en avoir, ce qui n'est pas nécessairement le cas de tous ceux qui veulent défendre des points de vue. Puisque la publicité est une ressource rare, quelles stratégies les chaînes développent-elles pour s'assurer que leur publicité soit la plus regardée, la plus rentable ? De quelle manière les programmes sont-ils composés ?
... notamment des plateformes étrangères, et un cadre budgétaire et publicitaire restreint capté à 66 % par les Gafam, le risque s'accroît d'une homogénéisation des contenus et d'une course à l'audience, y compris pour l'audiovisuel public. Ce dernier risque d'en perdre une partie de son identité et de sa spécificité, notamment en matière de culture, dont les programmes peuvent être déportés sur des chaînes à plus faible audience, pour réserver des contenus et des programmes plus commerciaux sur des chaînes plus généralistes. Qu'en pensez-vous ?
L'Arcom aurait entrepris de demander aux chaînes de décompter les temps de parole de leurs éditorialistes et intervenants. Les éditorialistes, parfois aux idées politiques très affirmées, doivent-ils être traités comme des hommes politiques ?
Certes, mais comment faites-vous la différence entre une chaîne d'information de service public et une chaîne d'opinion ? Pour tenir un discours assez simple, si les éditorialistes « tapent » toujours dans le même sens, il ne s'agit plus d'information, mais d'opinion.
Nous aurons peut-être l'occasion de débattre du sport au sein de cette commission d'enquête. Par ailleurs, quel est selon vous le bilan du « mieux-disant culturel » depuis la libéralisation des chaînes de télévision ?
En matière de déontologie, la difficulté tient à la réalisation d'une évaluation qualitative et pas uniquement quantitative. Les téléspectateurs sont ainsi conduits à s'interroger sur le statut des invités des émissions des chaînes d'information. Hier, j'ai vu par exemple Patrick Sébastien commenter le projet de loi pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration. Selon vous, s'agit-il d'une atteinte à la déontologie ?
Un autre aspect du travail journalistique, très présent sur les chaînes d'information en particulier, est l'interview. Quels sont les éléments précis qui permettent d'évaluer la qualité et, en particulier, le respect de l'honnêteté et l'indépendance dans l'interview ? En effet, nous sommes assez nombreux à avoir fait les frais d'interviews que nous pourrions considérer comme malhonnêtes.
Pensez-vous que l'information de la jeunesse est suffisante aujourd'hui sur les chaînes de la TNT ?
Ce que vous décrivez n'est-il pas simplement antinomique avec le modèle économique des chaînes d'information en continu ?
Quelles sont les principales évolutions de la régulation des chaînes de télévision dont vous venez de parler, tant réglementaires que législatives, depuis 1986 ? Par ailleurs, pouvez-vous nous donner quelques éléments de comparaison avec quelques-uns des modèles de régulation les plus parlants au niveau européen, par exemple ceux de l'Allemagne ou du Royaume-Uni ?
Qu'en est-il du rôle de l'argent dans les médias ? Est-il possible de créer une chaîne de télévision sans en avoir ? La loi garantit la liberté de communication mais il est nécessaire de disposer de fonds. Est-ce une forme de liberté censitaire ?