Saisie et confiscation des avoirs criminels — Texte n° 1162

Amendement N° CL8 (Irrecevable)

Publié le 18 novembre 2023 par : M. Colombani, M. Acquaviva, M. Serva, M. Warsmann.

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L'alinéa 9 de l'article 706-160 du code pénal est ainsi rédigé :

"L'agence met à disposition, le cas échéant à titre gratuit, les biens immobiliers dont la gestion lui est confiée en application du 1° du présent article au bénéfice d'associations dont les activités entrent pour leur ensemble dans le champ du b du 1 de l'article 200 du code général des impôts, d'associations, de fondations reconnues d'utilité publique et d'organismes bénéficiant de l'agrément prévu à l'article L. 365-2 du code de la construction et de l'habitation, ainsi que de collectivités locales. Les modalités de cette mise à disposition sont définies par voie réglementaire."

Exposé sommaire :

Le présent amendement vise à généraliser l’affectation sociale des biens confisqués et à ouvrir la possibilité aux collectivités locales de bénéficier de cette mise à disposition.

L'Etat doit pouvoir démontrer aux citoyens que les fruits du crime organisé leurs sont rendus, que la mafia ne l'emporte pas sur la défense du bien commun, que l'égalité des citoyens devant la loi n'est pas un vain mot.

En Italie, où l’usage social est généralisé depuis 1982, 39 295 biens immeubles ont été confisqués (maisons, terrains). Selon l’association CRIM’HALT : « Le ministère de la Justice récupère, chaque année 500 millions d’euros en liquide. Pour la seule année 2019, 1512 biens confisqués ont été distribués aux associations. 48% des biens immeubles confisqués ont été mis à disposition de l’intérêt général soit 17 300 biens immeubles mis à disposition des institutions (Ministères, collectivités territoriales, forces de l’ordre, préfectures, protection civile, pompiers, croix Rouge etc.…). 947 biens sont au service de l’économie sociale et solidaire dont : 505 associations, 198 coopératives + 40 entreprises + 16 consortiums de coopératives, 33 établissements publics en cogestion avec le secteur privé « Welfare », 26 fondations, 27 écoles, 16 associations sportives, 16 organisations scoutes, 5 organismes de formation professionnelle ».

La loi du 8 avril 2021 améliorant l’efficacité de la justice de proximité et de la réponse pénale introduisait la possibilité de mettre à disposition les biens confisqués à disposition d’associations, de fondations d’utilité publique ou de sociétés foncières d’intérêt général. Or, deux ans après sa promulgation, la proportion de biens confisqués à des associations demeure extrêmement faible.

Du côté des associations subsiste un manque d’information concernant ce dispositif. Mais le principal frein demeure du côté de l’Agrasc, qui ne dispose pas des moyens nécessaires pour généraliser l’usage social et n’est pas en capacité de connaître les acteurs de chaque territoire. Pour cette raison, l’Agrasc a préféré se tourner vers des structures d’ampleur nationale comme Habitat & Humanisme. Les associations locales, ancrées dans les communes concernées et en particulier dans les quartiers les plus frappés par le crime organisé, peinent à être reconnues par l’Agence comme étant légitimes pour développer des projets dans les biens immeubles confisqués.

Seules les collectivités locales bénéficient d’une connaissance fine de terrain. Elles sont les plus à même de savoir quels acteurs seraient pertinents pour développer des projets dans les biens mis à disposition par l’Agrasc, demeurant propriétés de l’Etat.

Par cet amendement travaillé avec le collectif anti-mafia Massimu Susini, il est proposé de faire de l’usage social des biens immeubles confisqués la règle et la mise aux enchères l’exception. Pour cela, le périmètre d’affectation desdits biens est élargi aux collectivités locales.

Le présent amendement ne crée pas de charge pour l’Etat dans la mesure où la mise à disposition de biens immeubles confisqués pour les associations ou collectivités représente un coût nécessairement inférieur à ce que représenterait l’achat de ces biens au profit des associations ou collectivités.

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